Accueil > Ressources > Le journal > Numéros précédents > L’Escargot déchaîné n°9
mpOC | Posté le 20 janvier 2013
Edito : de l’individualisme en milieux militants
dossier : féminisme et décroissance
actu : les papatistes de Wetteren
invitation : le printemps de la décroissance
et bien d’autres choses encore !
Edito :
D’aucun pourrait croire que dans les milieux militants on chercherait passionnément à recréer de nouveaux rapports humains qui rompent avec le modèle libéral de l’individu atomisé et auto-construit. Que nenni ! Certes, tout groupe d’activistes attire, par définition, des fortes personnalités, et c’est tant mieux. Mais ne peut-on être une forte personnalité tout en se sentant lié à ses compagnons de combat ? Est-on obligé de mettre en avant à chaque occasion son sacro-saint quant-à-soi ? Trop souvent rencontre-t-on chez les militants ce que les sociologues appellent le « syndrome du passager clandestin » (free rider) : profiter du travail de certains pour ensuite récolter facilement les bénéfices communs. Un groupe militant vit de l’abnégation de tous ses membres, pas seulement du plaisir ou de l’intérêt propre qu’ils en retirent. Mais il est vrai que « effort », « sens du devoir », « vertu » (sans parler de « sacrifice » !) sont devenus des gros mots partout. Pourtant, si les activistes ne remettent pas en question leur culture individualiste – « je fais ce que je veux sans rendre de comptes à personne » –, ou libérale-libertaire, comme dirait Jean-Claude Michéa, nous ne risquons pas de bâtir un monde différent qui nous permette de bien vivre ensemble, sans sacrifier notre individualité.
Bernard Legros