Accueil > Communiqués > Conférence de presse du lancement du Printemps de la décroissance
mpOC | Posté le 21 mars 2013
Le Mouvement politique des objecteurs de croissance a été créé avec pour objectif la promotion dans l’espace politique des idées maîtresses de la décroissance. Son projet se veut émancipateur et promeut notamment la relocalisation de l’économie, l’autonomie alimentaire et énergétique, une économie du réparable et du recyclable, la lutte contre tous les gaspillages et donc la fin de l’obsolescence organisée, des services publics ou non marchands d’intérêt collectif, la coopération, l’autonomie et la démocratie, le respect et la protection des diversités culturelles et biologiques, le partage équitable des richesses.
C’est avec grand plaisir que nous vous recevons aujourd’hui à la Maison du Développement Durable de Louvain-la-Neuve pour la deuxième édition du Printemps de la décroissance.
Le Mouvement politique des objecteurs de croissance a été créé avec pour objectif la promotion dans l’espace politique des idées maîtresses de la décroissance. Son projet se veut émancipateur et promeut notamment la relocalisation de l’économie, l’autonomie alimentaire et énergétique, une économie du réparable et du recyclable, la lutte contre tous les gaspillages et donc la fin de l’obsolescence organisée, des services publics ou non marchands d’intérêt collectif, la coopération, l’autonomie et la démocratie, le respect et la protection des diversités culturelles et biologiques, le partage équitable des richesses.
Nous affirmons que « le politique » est l’affaire de tous et de chacun, que nous devons nous mêler de ce qui nous regarde et prendre les responsabilités qui nous incombent, pour regagner collectivement la maîtrise de nos existences. Notre Mouvement envisage la politique au sens premier du terme : il s’agit d’initier et de bâtir collectivement un projet de société qui nous convienne et qui soit viable, et de contribuer activement à le mettre en oeuvre. Actuellement, nous sommes un lieu de réflexion et de rencontre entre objecteurs de croissance actifs un peu partout en Wallonie. Nous transmettons lors de nos actions le message que d’autres politiques sont possibles, ou, pour reprendre la célèbre phrase, qu’un autre monde est possible.
Qu’est-ce que la décroissance ?
La Croissance économique est aujourd’hui considérée comme ce qui doit conduire les activités humaines. Il n’y a aucun discernement sur le sens de ces activités. Cette croissance comme seule boussole nous conduit au désastre collectif.
Désastre écologique, tout d’abord, et à ce sujet, les rapports faisant état des dégâts causés à l’écosystème sont légions. Pic des matières premières, réchauffement climatique, perte de biodiversité, voilà ce qui nous attend durant les prochaines années.
De plus, le Tout-à-la-croissance épuise les ressources sociales. Toujours plus de flexibilité, toujours plus de productivité, précarisation des emplois, la croissance est une justification de toutes les régressions sociales et une mise sous pression immorale du Sud.
Pour répondre aux exigences de la croissance, nos vies se réduisent de plus en plus à circuler du lieu de travail au centre commercial en passant par la consommation de médias et loisirs formatés. Un tel traitement renforce l’individualisme égoïste, la frustration, la dégradation du lien social, la dépression, les troubles mentaux et vide nos vies de la créativité qui leur donne sens.
Face à ce constat, les discours politiques se ressemblent sur le fond. Les coalitions se succèdent et les politiques publiques ne diffèrent plus que sur quelques accents superficiels. Inféodés aux multinationales, nos politiciens ne semblent plus concevoir d’alternatives aux sacro-saintes lois du Marché.
Si une croissance infinie dans un monde fini est impossible, il nous faut un changement de cap radical, c’est-à-dire l’abandon de l’impératif de la croissance comme seule boussole pour nos sociétés.
Il n’y a pas de recette clef sur porte de la décroissance solidaire et conviviale de la production et de la consommation. Toutefois on peut identifier un certain nombre de principes permettant d’orienter l’action collective et individuelle :
Retrouver des outils maîtrisables par l’Homme, relocaliser l’activité économique, favoriser le savoir-faire local, diminuer la consommation voire ne pas consommer d’énergies fossiles, instaurer une évaluation démocratique du développement technologique, décentraliser la production d’énergie, encourager le partage des outils individualisés (voitures, outillage technique...), etc.
Ce changement de cap implique dans le même temps une relocalisation politique et donc le développement de la démocratie participative et locale. En effet, organiser localement et collectivement la production et la consommation exige une implication politique citoyenne plus forte.
De manière générale, il s’agit à tous les niveaux de favoriser et d’organiser des institutions qui encouragent l’autonomie collective et individuelle, là où le “Tout-au-marché” organise l’hétéronomie et la dépendance. Par exemple, par l’autonomie énergétique et alimentaire, par une économie du réparable et du recyclable, par des services publics ou non marchands d’intérêt collectif, etc.
L’objection de croissance est avant tout un projet émancipateur dont le sens est d’offrir aux êtres humains la possibilité de sortir de l’enfermement de l’économisme, la possibilité de se réapproprier leur capacité d’action et de sortir du sentiment d’impuissance. En un mot, retrouver notre autonomie dans une coopération conviviale et solidaire avec nos semblables et la Nature.
Pourquoi un Printemps de la décroissance ?
Ce n’est pas en faisant peur aux gens, ni en appelant à leur sens du devoir, ni même en leur expliquant rationnellement les faits que nous amènerons chacun à changer son mode de vie et à s’impliquer dans un nouveau projet de société. C’est le désir qui motive l’action des hommes, c’est le sens que ça donne à la vie.
Le Printemps de la décroissance a pour but de mettre dans un agenda commun toutes ces actions qui vont dans le sens d’une décroissance conviviale et qui donnent envie de s’engager dans d’autres voies. Nous ne sommes pas seuls : de multiples associations partagent les idées de l’objection de croissance, et il est utile de faire les choses tous ensemble. Le Printemps de la décroissance montre qu’on ne change pas la société pour demain, toujours demain, mais celle d’aujourd’hui, que nous vivons dès maintenant comme nous estimons juste de vivre. En effet, nous ne croyons pas aux grands soirs et aux lendemains qui chantent mais à la force de tous nos petits pas qui vont tous dans la même direction.
Le Printemps de la décroissance… c’est quoi ?
C’est un agenda collaboratif dans lequel on retrouve les actions de plusieurs associations. Le Mouvement politique des objecteurs de croissance organise plusieurs d’entre elles. La conférence de ce soir nous montrera comment, loin de l’euroscepticisme, il faut refonder l’Union Européenne. La journée conviviale du 27 avril permettra à tous de passer une bonne journée ensemble. La projection du film « Sans lendemain » le 5 mai suscitera probablement de grands débats, et le 25 mai, la foire aux savoir-faire nous permettra d’apprendre aux autres et d’apprendre des autres, dans la joie de vivre. Nos groupes locaux ont aussi organisé des rencontres, en journée et en soirée.