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mpOC | Posté le 8 mai 2016
Billet bimestriel - Mai 2016
Oh, ce n’est pas mai 68, on en est loin, mais mai 2016 a des senteurs printanières plutôt réjouissantes. L’actualité, après le drame des attentats, est plutôt du côté des nouvelles qui donnent envie de se bouger. Toutes ces nouvelles ne sont pas bonnes mais, par exemple, l’épisode de Panama Papers est la preuve, s’il en fallait encore, de la perversité d’un système financier dévoué aux manipulations au service des puissants et des maffieux. Cela soulève le cœur des plus passifs.
La Servitude volontaire (bien qu’inconsciente) déjà dénoncée en 1646 par Etienne de la Boétie devient de plus en plus lourde à supporter. Il faut dire que les gouvernements y mettent du leur pour pousser les travailleurs à bout. El Khomry en France et El Khompters en Belgique, larbins des mêmes fédérations patronales, essaient de modifier les lois du travail pour accroître toujours plus la flexibilité de ceux qui ont encore la chance de bosser (« Pliez l’échine, une-deux, et recommencez ! »). Les syndicats ont donc toutes les raisons de mobiliser un monde du travail qui ne demande qu’à exprimer sa colère. Les patrons « qui osent tout, c’est à ça qu’on les reconnaît » (un an d’abonnement gratuit à l’Escargot Déchaîné à ceux qui trouvent quel est l’immigré qui a prononcé la phrase originale « Les cons ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît ») veulent même réduire la protection dont disposent les délégués syndicaux.
Et il n’y a pas que les travailleurs qui sont en colère. Une partie de la jeunesse, celle qui réalise qu’elle a peu à attendre d’un système qui va remplacer 50% des emplois par des robots et des logiciels d’ici 2050, se met aussi debout. Certes, c’est la nuit et ce n’est pas encore une convergence des luttes.. Mais les dialogues nocturnes improvisés dans des dizaines de villes de France (surtout), de Belgique, d’Espagne et d’Allemagne permettent une convergence des pensées qui devrait permettre de lutter contre l’aliénation des esprits que développe la publicité et les discours de politiques ayant perdu le sens de l’intérêt commun.
Le TTIP et le CETA ont du plomb dans l’aile (prochaine estocade : http://www.no-transat.be/agenda/2016/05/13/petit-dej-stop-ttip-ceta ), les centrales nucléaires s’arrêtent (volontairement ou pas) les unes après les autres, les peuples limogent leurs dirigeants corrompus (Islande), les gens aiment les piétonniers mais ne se précipitent pas pour des achats compulsifs dans les magasins qui les bordent (au grand dam de certains commerçants)…
On sent que la religion féroce du système néolibéral est entrée en phase terminale (avec, hélas, les soubresauts meurtriers que cela va occasionner aux peuples). Le Mouvement politique des objecteurs de croissance participe dans sa modeste mesure à la mobilisation des cœurs et des esprits.
Quand il devient évident que ce qui manque dans notre société est un projet collectif qui puisse faire rêver, ce qui se passe au Rojava est un exemple à méditer (http://www.objecteursdecroissance.be/spip.php?article684 ).
Pour le mpOC, Alain Adriaens, porte-parole – 0486/733.389